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 That solo's awful long but it's a good refrain [R.]

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MessageSujet: That solo's awful long but it's a good refrain [R.]   That solo's awful long but it's a good refrain [R.] EmptyMar 16 Juin - 20:50

That solo's awful long but it's a good refrain [R.] Juxu2w
LINCOLN B. & APRIL H.


C’était comme crier dans un tube de polystyrène au beau milieu de la foule ; il y a beau y avoir une multitude de témoins, personne ne vous entend. Personne ne vous écoute. Lincoln avait vidé tout le souffle contenu dans ses poumons pour exprimer son mécontentement mais personne n’avait pris la peine de lui tendre une oreille attentive. A quoi cela aurait-il servi, de toute façon, puisqu’il n’était qu’un jeune homme comme il en existait par millions sur la surface du globe ? Certes, à Rock Springs, les représentants de sa caste se comptaient avec moins de zéro – les touristes ne comptant pas, bien évidemment – mais ce détail n’ajoutait pas franchement de valeur à son existence. Bien au contraire, elle avait tendance à le tirer vers le bas car être issu d’une municipalité qui, sans son parc d’attractions, serait considéré comme un village sans intérêt aucun était plus handicapant que mélioratif. Néanmoins, plus il y pensait, plus il se rendait compte que les jours qui le séparaient de sa délivrance suprême – autrement dit l’université, youpi – diminuaient. Ce qui était assez logique lorsqu’on prenait la peine de considérer que le temps qui passe appartient alors au domaine du révolu et prend par là-même pas sur le futur. Ces pensées totalement farfelues, signes d’un profond ennui psychologique, faillirent lui causer un nœud cérébral et Lincoln jugea préférable de s’extirper de son trou avant qu’il ne soit trop tard. « Ta chemise propre est dans la buanderie, ne l’oublie pas, » entendit-il sa mère lui crier du salon. Le jeune homme lui répondit par un « ouais, ouais, à ce soir, » peu convaincu avant de prendre la poudre d’escampette en passant la porte d’entrée. S’il y avait bien quelque chose dont le parc ne manquait pas, c’était d’uniformes mal taillés et aux couleurs affadies par les différentes générations d’employés qui s’étaient succédées. Autant les travailleurs avaient évolué au fil du temps qu’il n’en était pas de même pour la tenue réglementaire.

Il ne prenait pas son service au Family Fun Park avant plusieurs heures et avait donc largement le temps de flâner au parc, sans doute y retrouverait-il des têtes connues auprès desquelles il pourrait traîner un peu avant de partir pour le purgatoire. La météo était clémente en ce début d’après-midi et si, quelques semaines auparavant, ce beau temps lui serait apparu comme un cadeau du ciel, aujourd’hui il se retenait de le maudire. Car qui disait grand soleil disait également touristes en mal de divertissement. Le parc municipal, déjà, était un bon indicateur du monde qu’il y aurait sur son lieu de travail puisque les pelouses communes étaient recouvertes de corps allongés dans tous les sens, se baignant dans les rayons de soleil comme s’il s’était agi d’une piscine de lumière. Cette vision eut le bénéfice de lui tirer un sourire. Zut, cela ne lui ressemblait pas d’être de mauvaise humeur alors que la vie, en général, lui souriait. Il serait coincé au Fun Park pour encore deux mois, autant se le mettre dans le crâne une bonne fois pour toutes et aller de l’avant. Il n’y mourrait pas. A moins, évidemment, qu’un manège ne se décroche à l’instant-même où il passerait en-dessous ou bien qu’un client maladroit ne lui plante une fléchette dans l’œil ; la vie dans un parc d’attractions n’était pas dénuée de danger mais, en règle générale, c’était plutôt le chaland qui rencontrait des problèmes, les employés n’étaient pas suffisamment assurés pour risquer d’attenter à leurs existences.

Alors qu’un groupe de jeunes gens de son âge le dépassait bruyamment, le bousculant au passage, son regard se porta sur une silhouette familière lâchement installée sur un banc. Pour ne pas changer, elle prenait à elle seule la place d’au moins trois personnes.
« Je n’ai jamais autant détesté le soleil que cet été, » soupira-t-il en guise de salut en se laissant tomber lourdement aux côtés de sa meilleure amie. Il fit vagabonder ses yeux légèrement plissés à cause de la forte luminosité ambiante sur la trace d’un moineau guilleret avant de les poser sur le visage poupin d’April dont l’expression était indéchiffrable. Durant une micro seconde, il se demanda si elle était stone mais ne fit aucun commentaire ; quand bien même l’était-elle, il ne s’en formalisait plus depuis longtemps. « Sinon, toi, comment ça va ? » reprit-il à peine quinze secondes après sa tirade fataliste d’entrée.
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MessageSujet: Re: That solo's awful long but it's a good refrain [R.]   That solo's awful long but it's a good refrain [R.] EmptyMar 16 Juin - 22:01

Demandez à n'importe quel jeune habitant de cette ville qui relevait davantage du village, passer un été ici impliquait un instinct de survie élevé à la fois pour supporter le manque d'occupations et les touristes en shorts moule-bite et leurs visières. April comprenait pourquoi ses parents l'autorisaient à piquer dans leur culture de marijuana. Ils étaient si altruistes que l'ennui qu'elle ressentait lors de ces longs mois devaient leur être quasiment palpable. Même si pour eux passer un été chez eux n'avaient rien d'une épreuve et constituait davantage un repos spirituel non négligeable très probablement envié par les habitants des grandes villes. April avait beau avoir hérité de certains aspects de la philosophie de ses hippies de parents, d'autres lui restaient totalement incompréhensibles. Cette vile était définitivement chiante à mourir et les journées trop longues de l'été l'obligeaient à fumer pour voir le temps passer plus vite ou à tester de nouvelles passions histoire de s'occuper. Aujourd'hui, elle avait choisi un mélange des deux. Il faisait beau et son banc fétiche l'attendait au parc pour la voir rouler et tester ses capacités aux mots croisés. C'est dire à quel point l'ennui qu'elle détestait au plus au point avait pris possession d'elle en ces quelques jours. Le parc avait beau être bien peuplé, les gens avaient probablement été effrayé par le message qu'elle avait gravé récemment sur SON banc, indiquant que la première personne trouvée assise ici serait égorgée dans la nuit suivante. Radical, visiblement. Elle continuait d'espérer que ces parents lui offriraient des vacances surprises n'importe où sauf ici alors qu'elle écrasait le reste du reste de joint qu'elle avait commencé plus tôt dans l'après-midi. De la putain de qualité malgré la quantité d'herbe dedans puisque l'inspiration divine semblait l'atteindre alors qu'elle commençait à remplir sa grille de mots croisés. N'importe comment. Tant et si bien qu'elle arrêta au bout de cinq minutes en se rendant compte qu'elle ne pourrait pas aller plus loin, mais aussi parce qu'elle était incapable de garder son attention sur la même chose plus de cinq minutes. Triste problème de neurotransmetteurs qui lui avait valu d'apprendre à la fin de l'année scolaire qu'elle allait repasser cette année plutôt que de quitter le lycée et la ville comme les autres pour l'université. Tant pis, les études l'ennuyaient au plus au point, peu importe l'endroit et elle avait du mal à trouver un quelconque intérêt là-dedans, comptant de toute manière vivre d'amour, d'eau fraîche et de potager. Contrairement à Lincoln qui venait de la rejoindre pour se plaindre - encore une fois - de façon implicite du fait qu'il n'avait été reçu dans son truc d'été dont elle ne se souvenait qu'à peine, regrettant visiblement de ne pas passer l'été dans des dossiers, et donc sans pouvoir la voir. Si elle n'avait pas été un tant soit peu stone et de nature à éviter les prises de tête du genre, elle se serait probablement mise à bouder. Mais Lincoln était l'homme parfait et donc imboudable. Un sourire niais et totalement incontrôlé sur le visage, April fit de la place à son ami en laissant tomber son magazine de mots croisés dans la terre, les yeux toujours rivés droit devant elle. Il venait de la couper en pleine réflexion sur sa vie, et il fuc dont normal qu'elle ignore sa question.

- J'étais en train de considérer notre cas sentimental. Et je me demandais, tu penses qu'on est homos ? Je veux dire, t'es tout seul, je suis toute seule, ça fait un moment d'ailleurs, et personne ne nous est jamais passé dessous. Ou dessus. Et la logique voudrait qu'en cette période d'ennui intensif qu'est l'été, à notre âge, on saute sur la première personne du sexe opposé que l'on trouve, c'est à dire toi en ce qui me concerne, et vice versa, tu vois ? Même pas. Et je me disais, mon père m'a raconté que lorsqu'il avait rencontré ma mère, elle était dans un genre de triangle amoureux avec deux autres femmes plates et poilues. Et Reid a des tendances aussi. J'ai lu que c'était peut-être dans les gênes tout ça. Tu devrais penser à vérifier de ton côté, non ?

Le tout avec un calme déconcertant, les yeux fixant toujours un point dans le vide. April finit par regarder Lincoln pour avoir son avis sur la théorie. Si elle se révélait véridique, toute leur vie sentimentale serait expliquée.

- Ah et arrête de te plaindre, sinon. Plus que quelques mois et tu seras dans une chambre universitaire à réviser des partiels barbants.
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MessageSujet: Re: That solo's awful long but it's a good refrain [R.]   That solo's awful long but it's a good refrain [R.] EmptyMer 17 Juin - 1:34

Si vous ôtez à des adolescents dans la pleine fleur de l’âge tout ce qui fait des loisirs habituels, que vous les enfermez dans des bulles d’ennui sans possibilité de s’évacuer l’esprit autrement que dans de passionnantes discussions pseudo-philosophiques, il est inutile de vous attendre à ce que, tels des petits prodiges qu’ils ne sont et ne seront jamais, ils deviennent productifs. Seuls les enfants de séries télévisés ou de films parviennent à s’en sortir en réalisant un long-métrage sur la vie des gosses dans les cités ou bien qu’un petit malin découvre le secret de la fusion nucléaire propre. Dans la vraie vie, ils passent leur temps à papoter sur des sujets plus stupides que variés, s’adonnant aux plaisirs interdits de l’alcool, de la cigarette ou bien encore de la drogue. Lincoln étant malgré tout un jeune homme respectueux de la Constitution, il avait choisi de ne pas se mettre en situation irrégulière et éviter de se frotter de trop près à tout ce qu’on faisait de prohibé à leur âge. Alors, forcément, pour compenser le trou béant d’inactivité qui s’en découlait, il discutait beaucoup, développant des théories fumeuses sur tout et principalement n’importe quoi – combien de fois n’avait-il pas tenu tête à une foule de naïfs qui refusaient de croire qu’Elvis n’était pas mort et argumenté inutilement sur le sens caché des paroles du Fernando d’ABBA ? Le fait de n’avoir rien de particulier à faire développait chez lui une surchauffe neuronale qui débouchait sur du rien qu’il exprimait beaucoup. Et quand bien même en eut-il été conscient qu’il n’aurait pas été en mesure de modifier cette capacité qui faisait partie de l’essence de base de ce qu’il était. Lui à l’image des millions d’autres jeunes gens situés dans sa tranche d’âge. Celle qui regroupait ce qui se faisait communément appeler « l’âge con ». Cependant, jamais au grand jamais il n’avait laissé son esprit divaguer au point de tirer une conclusion aussi énorme que celle que venait de lâcher April dans un délire psychotrope.

« Je…, » commença Lincoln, les yeux grand ouverts par la surprise. Ca pour avoir été pris de court, il n’avait rien vu venir. Il inspira profondément, s’installant de façon un peu plus confortable sur le banc publique. « Je ne pense pas qu’on soit plus gays que d’autres. Selon moi, on possède juste un rythme différent. » Il se racla la gorge, décidemment bien peu aise de poursuivre sur ce sujet de conversation surréel. Il laissa s’écouler plusieurs secondes qui se transformèrent en minute avant de tourner la tête vers April qui semblait vraiment loin. « A mon avis, ce n’est pas dans les gènes mais plutôt dans la façon dont on évolue. Ce n’est pas une maladie d’être homo, c’est un choix de vie. Enfin, ça semblerait logique. » Il marqua une nouvelle pause, se demandant subitement si April avait lu cette information dans un magazine scientifique digne de confiance. Vraisemblablement, cela ne devait pas être le cas ; elle était plutôt du genre à lire la presse à scandales que les revues spécialisées. Comme approximativement quatre-vingt dix-huit pourcents de l'espèce humaine. Un ange passa entre le duo avant que Beckett ne reprenne la parole. « Ta mère s’est tapée des filles ? Et Reid est à voile et à vapeur ? Je m’en étais un peu douté mais je comprends mieux tes troubles psychologiques maintenant, tu pars avec un sacré handicap… » Il lâcha cette phrase sur un ton des plus sérieux, plaçant ses mains derrière sa tête pour appuyer le naturel de son attitude, avant de lâcher un pouffement à mi-temps nerveux. « Non mais franchement, t’es mignonne et sexy, je te sauterais dessus avec plaisir si seulement tu étais mon genre et pas défoncée H24. Je te jure, si tu cherchais au bon endroit et que tu laissais la chance à ceux qui t’approchent, tu serais dépucelée depuis des lustres. » Il changea encore une fois de position, se mettant de biais pour faire face à la jeune Howard et rapprocha son visage du sien comme s’il s’apprêtait à lui confier le scoop du siècle, un secret au-delà de l’imaginaire. « Je te propose un truc totalement naze et désespéré : si à la fin de l’été on est encore puceaux, on se chargera nous-mêmes de faire le grand saut. Comme ça, je partirai à la fac en homme et toi… toi, tu pourras te poser librement des questions sur ta sexualité… »

Ne se rendant compte que trop tard de la connerie qui émanait de ses propos, il fronça les sourcils et esquissa un léger sourire qui signifiait qu’il ne s’agissait en réalité que d’une vaste plaisanterie avant de s’adosser de nouveau contre le dossier du banc, jouant des doigts sur ses genoux avec nervosité. La tension retomba peu à peu à l’intérieur de son cerveau fortement sollicité et ce fut après un moment qu’il parut recevoir l’information qu’April avait lâchée plus tôt. « Tu trouves que je me plains trop ? » questionna-t-il dans une expression neutre. Il laissa volontairement de côté l’histoire de l’université bien qu’il mourait toujours d’envie d’en parler, jugeant peu respectueux de discuter d’un tel sujet avec une personne qui redoublait son dernière année de lycée.
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MessageSujet: Re: That solo's awful long but it's a good refrain [R.]   That solo's awful long but it's a good refrain [R.] EmptyJeu 18 Juin - 2:05

April avait l'habitude de s'exprimer un peu trop. La plupart du temps, surtout quand elle était sous substance botanique, elle avait tendance à réfléchir un peu trop et à vouloir exposer ses théories sur n'importe quel sujet. Lincoln était mal tombé puisqu'il l'avait surprise en pleine réflexion sur leur échec sentiment actuel. Et encore, il avait de la chance puisque pour une fois elle avait fait preuve d'une cohérence presque inhabituelle tant elle avait l'habitude de trouver des liens logiques un peu partout et surtout là où il ne le fallait pas. Elle était d'ailleurs partie dans une autre argumentation interne sur le pourquoi du comment une Fender Telecaster était mieux qu'une Strato quand Lincoln répondit à son questionnement, la coupant définitivement dans sa comparaison de l'esthétisme respesctif des deux guitares. Bon, il n'avait peut-être pas tort. Mais April considérait sa propre situation sentimentale comme particulièrement étrange. Certes elle vivait très bien son célibat, mais pourquoi était-elle incapable de s'attacher à un garçon plus de cinq minutes et ce depuis toujours si l'on excluait MLK et cet homme qu'elle avait rencontré l'année précédente. L'homosexualité expliquerait tout, après tout. Et c'était pareil pour Lincoln. Qu'il ait eu des copines avant ne comptait pas. Maintenant, ils avaient 18 ans, leur majorité sexuelle était grandement atteinte, et c'était là que l'orientation devenait définitive, d'après ce qu'elle avait lu. Et soit ils étaient asexuels, soit ils étaient homos et ne l'avaient pas encore découvert. CQFD, bordel. Les yeux toujours perdus dans le vide, April tourna à nouveau la tête quand Lincoln daigna reprendre la parole. Elle l'adorait, sincèrement. C'était agréable d'avoir un ami avec qui parler de n'importe quoi et se montrer naturel sans avoir besoin de le saluer et passer par les "Comment ça va ?" et compagnie habituels. Leur conversation virait souvent au n'importe quoi et c'était ça qui était bon. Pouvoir à la fois parler de choses importantes mais aussi se lancer dans des interrogations sur les mystères de la vie sans queue ni tête.

April profita de la pause marquée par Lincoln pour développer sa théorie. De toute évidence il n'avait pas tout compris et April s'efforça de concentrer toute son attention sur le sujet pour être la plus claire possible. Toujours avec sa voix calme et lente, évidemment.


- Oui, on possède un rythme différent qui fait qu'on ne sait pas encore qu'on est gays. Je dis pas que c'est une maladie, juste que si c'est génétique j'ai de fortes chances d'en être et que ma situation actuelle en serait la preuve. D'où le fait que tu devrais rechercher toi aussi de ton coté. Au moins ça voudrait juste dire qu'on s'est trompé plutôt qu'on est carrément nuls et anormaux.


Dure vie d'adolescente. April n'était pas du genre prise de tête, mais toutes ces choses la travaillaient un peu trop et elle avait une fâcheuse tendance à se trouver bien différente de toutes les autres filles qui préféraient parler de tous les garçons qu'elle croisait plutôt que d'argumenter sur la qualité supérieure des graphismes de la Mégadrive comparés à ceux de la Super Nintendo. Elle était définitivement à part et Lincoln venait de le souligner en mentionnant ses "troubles psychologiques". April se contenta d'un rire mutin plutôt que de se lancer à nouveau dans une longue tirade sur les dits troubles. La suite de ses propos étaient fort flatteuse. April avait beau être jolie, elle était peu habituée aux compliments. Bon, ok, elle en recevait. Mais rarement de personne qu'elle appréciait réellement. Et dans ces cas-là, comme maintenant, ils prenaient tout leur intérêt. Elle aurait préféré que Lincoln évite de dire qu'elle n'était pas son genre, mais elle était "mignonne et sexy" et c'était déjà super cool. Au fond il n'avait pas tort. Elle était bien trop détachée vis à vis des mecs pour s'intéresser à eux et à la cour qu'ils tentaient toujours vainement d'entreprendre. Le problème venait de là. April afficha un sourire en coin semi-amusé semi-gêné après cette flatterie et se tourna elle aussi pour faire face à Lincoln. Après de telles propos elle semblait bien moins perdues dans ses pensées et toute son attention était désormais focalisée sur l'information ultra importante qui allait lui être fournie...Wow. April ne s'attendait réellement pas à une telle proposition et elle dévisagea aussitôt Lincoln, l'air perplexe, pour voir si il était bel et bien sérieux. Sa première réaction fut de lâcher un léger rire qui sonnait étrangement faux, parce qu'elle était franchement prise de cours et préférait croire à une blague. Mais il avait l'air sérieux et l'expression d'April changea radicalement. Son coeur avait bizarrement eut un raté. Jamais elle n'avait envisagé un tel truc. Elle ne s'était jamais imaginé faire quoique ce soit avec Lincoln. Ou peut-être juste quelques fois, avant de réaliser que ce serait totalement...bizarre. Mais la proposition sonnait un peu moins dégoûtante, là. Après tout, elle s'était jurée de ne pas le faire avec n'importe qui. Et Lincoln était très loin d'être n'importe qui. April resta sans voix alors qu'elle le dévisageait toujours, et son regard se posa un instant sur ses lèvres avant de remonter à ses yeux, et inconsciemment et sûrement pas pour faire sa traînée, elle humecta sa lèvre inférieure. Ouais, il aurait mieux fait de se taire et il venait de placer des idées carrément inhabituelles dans son esprit déjà bien dérangé. Il avait beau sourire, April continuait de douter de la nature de cette plaisanterie. Mais elle préféra y croire, sans réellement savoir si c'était parce qu'elle ne voulait pas qu'il soit sérieux de peur de tout briser, ou si elle ne souhaitait simplement pas se nourrir d'espérances bizarres.

- Evite les plaisanteries de ce genre, ma libido me travaille un peu trop avec l'été...Au moins il me reste un an pour sauter le pas avant d'entrer à la fac, moi.

April adressa un sourire malicieux quelque peu déformé par les paroles de Lincoln précédentes et apprécia le silence qui suivit. C'était officiel, il l'avait perturbée. Et le changement de discussion fut le bienvenue.

- Non, je plaisante. Ca va, enfin je pense avoir l'habitude. Mais je sens qu'à l'intérieur de ta tête tu n'arrêtes pas et j'ai mal au crâne pour toi, franchement. Mais je te soutiens, je supporte plus non plus même si j'ai de soit-disant "mauvaises habitudes" qui me permettent de faire passer ces deux mois. Je me disais sinon que tu pouvais arrêter de travailler pour qu'on puisse peut-être prendre le van de mes parents et partir quelques jours, tous les deux. On aurait même pu faire le tour du continent, ou se barrer au Mexique manger des tacos. Sauf si évidemment tu te mets à nouveau à avoir des idées bizarres pour nous deux, comme maintenant.
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MessageSujet: Re: That solo's awful long but it's a good refrain [R.]   That solo's awful long but it's a good refrain [R.] EmptySam 20 Juin - 2:03

Quelques minutes plus tôt, le problème le plus important auquel Lincoln se retrouvait confronté tenait en un mot – ou plutôt une expression – : Family Fun Park. Il lui avait fallu une retrouvaille pas si impromptue que ça et une discussion à première vue banale pour faire basculer son esprit dans un univers parallèle, à mi-chemin entre le fantasme et une réalité malsaine. Il avait beau être l’un des jeunes gens les plus respectables du point de vue de son état d’esprit qui existaient dans cette ville, il n’en demeurait pas moins un adolescent – avec toute la connotation négative que pouvait porter cette dénomination – sujet à des poussées d’hormones subites et à des besoins. Besoins qu’il refoulait depuis dix-huit années pour des raisons qui lui étaient encore inconnues. Il n’était pas plus repoussant que la normale, même sans faire une affaire d’état d’un bouton d’acné mal placé, il prenait soin de lui, il s’habillait plutôt bien comparativement aux tendances actuelles et ne traînait pas constamment sur lui une odeur désagréable – du moins pas à sa connaissance, et si tel avait été le cas, foule de ses amis se seraient chargés de lui faire comprendre. Non, ses problèmes avec la gent féminine tenait purement et simplement de sa psychologie ; il réfléchissait trop et n’agissait pas assez. Beaucoup de ses connaissances lui reprochaient sans qu’il ne trouve quoi faire pour y remédier. Il mettait les filles sur un piédestal, ne se jugeant pas apte à les approcher autrement que pour discuter et, au mieux, plaisanter. Flirt ? Mot de cinq lettres avec un peu trop de consonnes pour être honnête, voilà la seule chose qu’il pouvait dire sur ce terme. Il ne l’avait jamais vraiment expérimenté, ne sachant comment s’y prendre. C’était à se demander comment il avait fait pour avoir déjà eu des petites amies, même si le pluriel était sujet à discussion. Comme quoi les demoiselles étaient pleines de surprises. Le ton, perpétuellement posé, d’April le fit redescendre sur terre. Il adorait sa meilleure amie, vraiment, mais des fois, il ne supportait pas cette faculté qu’elle possédait de parvenir à lui faire retourner le cerveau sans qu’il n’ait rien demandé.

« Je ne pense pas que je sois gay, » souffla-t-il après avoir pesé le pour et le contre de cette réplique durant quelques secondes. « Si je l’étais, je n’aurais pas sans cesse l’image de cette fille imprégnée dans le crâne, si ? Ca veut bien dire quelque chose de ressentir quelque chose dans le bas-ventre à chaque fois que je croise une charmante demoiselle, que… » Il laissa sa phrase en suspens, se rendant peu à peu compte que trop dévoiler de détails personnels, même à sa meilleure amie, ne se faisait pas. Elle devait avoir saisi son point de vue, nul besoin de lui faire un dessin. « N’empêche, ce que tu dis a du sens. On doit vraiment craindre de ne trouver personne… » Il fronça les sourcils en une expression qui laissait penser qu’il était en proie à une profonde réflexion avant de finalement lâcher : « Tu sais quoi ? Je vais quand même vérifier mon arbre généalogique, pour être sûr de ne pas avoir d’antécédents qui pourraient expliquer la situation. » Il n’allait pas l’exprimer clairement à voix haute mais il préférait largement être un homosexuel qui s’ignorait plutôt qu’un raté total. S’il y avait une explication logique et scientifique à son problème sentimental, il l’accepterait quel qu’il soit. Même si, merde, la simple perspective de se voir attirer par un homme lui donnait la nausée. Il n’était pas homophobe pour un sou – au contraire, il estimait faire preuve d’une ouverture d’esprit impressionnante pour quelqu’un de son âge –, simplement il ne se voyait pas pendu à un cou plus musclé que lui en collants serrés à glousser d’une voix suraigüe. Cliché quand tu nous tiens. Il tenait au peu de virilité que son organisme digne d’une crevette comptait. Et, par-dessus tout, il aimait trop la douceur et l’odeur féminines. Même celle d’April, mélange de parfum, d’herbe et d’encens avait le don de lui faire tourner la tête d’une façon tout sauf négative. Voilà sans doute pourquoi l’idée qui lui avait traversé l’esprit et qu’il avait transmis par les paroles un peu trop rapidement ne lui semblait pas si stupide. Certes, s’imaginer nu dans un lit avec sa meilleure amie n’était pas son fantasme premier, bien loin de là, seulement si leurs vies sentimentales – ou, tout au moins sexuelles – continuaient sur la même voie, ils seraient tôt ou tard forcés d’expérimenter la chose avec une tête connue. Et s’il y songeait, Lincoln n’imaginait personne d’autre avec qui faire cette-dite expérience. Il ne releva pas – ou fit semblant de ne pas relever – la réponse de la jeune Howard qui avait clairement pris sa proposition pour une plaisanterie. En un sens, il en était bien mieux ainsi.

Parler de son esprit torturé, malgré tout le côté désagréable de la chose, apparut comme le sujet le plus bénéfique du monde après cette bizarrerie. Il passa une main dans ses cheveux si nerveuse qu’il crut se décoller un scalp face aux propos qui se voulaient, volontairement ou non, psychologues.
« J’ai mal à la tête aussi pour moi, si ça peut te rassurer, » pouffa-t-il sans réel enthousiasme. Foutues vacances. Il enfouit son visage dans ses mains en poussant un profond soupir – il venait de se souvenir que dans quelques heures à peine, il serait en uniforme à donner des consignes mille fois répétés à des gamins braillards – avant de se redresser subitement, les paroles de son amie ayant seulement parcouru le chemin parmi ses connexions synaptiques. « T’es sérieuse ? » Il arqua un sourcil intéressé en la regardant du coin de l’œil. « Tes parents nous laisseraient leur van en sachant pertinemment qu’on pourrait… Ouais, je suis bête, tes parents sont, genre, les plus cools de toute l’univers, pour sûr il le ferait sans poser de questions. » Un nouveau soupir vint ponctuer son assertion. Mieux valait qu’il ne parle pas de ses paternels à lui, il se ferait du mal. « Et arrête, je disais ça comme ça, pour aider. Bien sûr que non, je n’ai pas d’idées bizarres pour nous deux, sauf quand tu me le rappelles mais… » Il poussa un râle de frustration ; il était incapable d’exprimer clairement ce qu’il pensait parce que son esprit était soudainement pris de convulsions tant des sentiments contradictoires s’en emparaient. Il n’aurait jamais dû songer à faire un pari stupide avec April, voilà dans quel état il se retrouvait pour avoir balancé une simple boutade. « Ce serait glauque. Je veux dire, toi et moi, c’est improbable, pas vrai ? Même malgré toutes nos conneries, on doit pas être les deux derniers puceaux de notre génération dans cette ville… »
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