You can be the word, I can be the rhyme. [R.]

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Belle journée sur Rock Springs. Rien de mieux qu'un temps ensoleillé pour que l'humeur de la jeune Dashwood soit au beau fixe. Cependant, la nuit dernière avait été longue. Très longue. Elle était encore une fois sortie avec sa grande amie Riverëe, histoire de passer un beau moment, vous voyez. Tous les soirs avant de sortir, elles se disaient qu'un verre suffirait puisque dépassé ce stade, elles n'étaient plus capables de retrouver leur chemin ou de marcher bien droit. Malheureusement, jamais elles ne tenaient cette petite 'promesse', elles ne résistaient pas à l'appel de l'alcool. Alors elles buvaient, verre sur verre, jusqu'à ce qu'elles perdent la notion d'équilibre, de temps et tout ce qui pourrait aller avec. Ce soir-là n'avait pas été si différent des autres puisqu'elles s'étaient perdus en cours de route, il leur avait bien fallu quelques heures avant d'arriver à destination. Boheme eut bien du mal à introduire les clés dans la serrure et perdit donc des heures de sommeil puisqu'elle devait travailler le lendemain. Rentrée chez elle, elle se coucha enfin, mais à son réveil le lendemain, elle eut l'impression de n'avoir dormi que quelques secondes. Elle se leva et fit sa toilette tant bien que mal avant de prendre la route pour le boulot. Conduire dans cet état, impossible. Elle décida donc de marcher jusqu'au Gipsy's Dinner où elle tenterait d'assurer son service aussi normalement que possible. Enfin arrivée, elle se mit directement au travail avec l'impossibilité de garder les yeux ouverts plus de dix minutes. Voyant sa mine déconfite, la patronne du restaurant décida de lui laisser son après-midi. Pas question qu'ils fassent mauvaise impression à la clientèle. Boheme lui en fut très reconnaissante et sortit à vive allure de son lieu de travail. Elle se souvint qu'Oswald avait un rendez-vous très important aujourd'hui et décida donc d'aller l'attendre à la sortie, ainsi ils pourraient se rendre au parc histoire de passer l'après-midi en sa compagnie. C'est donc ce qu'elle fit. Il ne fut pas peu surpris mais accepta le rendez-vous amical qu'elle lui proposa.

Boheme appréciait beaucoup Oswald. Peut-être parce qu'il était différent. Avec lui tout semblait plus facile, il savait l'écouter et la comprendre. Les hommes comme lui se faisaient rare, chose qu'elle lui faisait remarquer très souvent, pour ne pas dire tous les jours. Ils passaient de plus en plus de temps ensemble et plus elle apprenait à le connaître, plus elle appréciait sa compagnie. Ils parlaient de tout et de rien, elle lui demandait s'il avait quelqu'un dans sa vie, qu'elle aurait aimé qu'il ne soit pas gay pour qu'elle puisse sortir avec un homme comme lui. Sur leur chemin, ils croisèrent un groupe de jeunes filles qui se retournèrent à leur passage. Boheme émit un petit rire avant de répliquer « T'as l'air d'avoir la cote auprès des filles. Malheureusement pour elle, je crois qu'elles seraient déçues de te savoir... enfin d'apprendre que tu es de l'autre bord. » Elle ralentit le pas et se dirigea vers un des bancs se situant le long du parc. Elle l'invita à s'asseoir à ses côtés et sourit. Ce sourire voulait tout dire, elle pensait à quelque chose. « De toute manière, si tu n'avais pas été gay, je pense que je t'aurais déjà sauté dessus. » La jeune femme avait toujours le chic de dire ce qu'elle pensait sans se soucier pour autant des conséquences. D'ailleurs, elle avait dit sa dernière phrase sur un ton assez naturel et détaché avant de lui offrir un grand sourire.

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Journée ensoleillée, que demander de plus ? Oswald s'était levé aux aurores, enfin, à 8h pour être précis. Pour lui, c'est extrêmement tôt, sachant en plus qu'il était rentré tard la veille. En effet, il avait passé sa soirée dans un bar, pas à boire, ni à se droguer, mais à plutôt jouer de la guitare. Il s'était tout simplement assis sur un tabouret sur une petite scène et avait commencer un morceau. Tout le monde s'était tu et n'avait plus dit un mot. Et au lieu de s'arrêter après ce premier morceau, comme il l'avait prévu, les gens en avait demander encore plus. Il était donc resté là, toute la soirée à jouer ses morceaux préférés. Oswald tient cette passion de son père qui était lui-même un grand guitariste. Il faut dire que le jeune homme cultive cette passion, il joue au moins le matin quand il se réveille, et le soir quand il rentre de chez lui après une journée de boulot. Il adore ça, et jamais il ne pourrait se séparer de son instrument. Ce matin donc il s'était levé plus tôt, tout simplement car il avait un rendez-vous important, avec son notaire et son banquier, et occasionnellement avec sa mère, pour des papiers récemment retrouvé de son père décédé. Voyez, le genre de truc qu'il déteste. Les trucs obligatoires, où on doit bien se saper et tout, surtout sur des sujets aussi joyeux. Oswald s'était donc vétu de son plus beau costume, noir, avec une chemise blanche et une cravate noir.

Il partit donc à tous ces rendez-vous et en sortit, deux heures plus tard, totalement épuisé. Sa mère partit et à ce moment même, il reçu un appel de Boheme, une de ses grandes amies. Elle se mit à lui dire qu'elle ne travaillait pas l'après-midi et que si il le voulait, ils pourraient traîner ensemble. Ca tombait bien, Os n'avait pas de boulot ce jour là non là. Il s'empressa alors de la rejoindre au parc. Il adorait la compagnie de Boheme, une relation assez...spéciale les unit. En effet, la jeune femme est persuadée que Oswald est homosexuel, or, il ne l'est pas. Pas du tout même. Il aime les femmes, non, il les adore. Mais ça, il s'en cache bien, auprès de la jeune femme seulement. Tout simplement car en ce moment, elle a décidé de ne plus fréquenter d'homme. D'homme aimant les femmes bien évidemment. Sauf que lui, en a un peu marre de se faire prendre par un gay, surtout par cette femme, si spéciale à ses yeux. Ils marchèrent donc tous les deux dans les allées du parc, Os avait les mains dans les poches et desserra légèrement sa cravate, puis ouvrit les deux premiers boutons de sa chemise blanche. Des filles passèrent devant les deux amis, et elles ne purent s'empêcher de se retourner devant le beau blond. Le jeune homme fit mine de ne rien voir et sourit à la réflexion de son amie.

« Et oui, que veux-tu, je plais, c'est un fait. »

Il resta plutôt neutre sur sa réponse. La jeune femme se dirigea vers un des bancs et lui fit signe de venir, ce qu'il fit. Il s'assit près d'elle.

« De toute manière, si tu n'avais pas été gay, je pense que je t'aurais déjà sauté dessus. »

Oswald se mit à rire légèrement, quelque peu nerveusement aussi. Le jeune homme la regarda alors droit dans les yeux et lui répondit.

« Et ton abstinence ? Pas d'histoire de mecs ces temps-ci m'as-tu dis non ? »

Il haussa un sourcil et lui lança un regard comme pour la faire redescendre sur terre. Il s'empressa de rétorquer.

« Donc, si j'en suis ta théorie... Si j'avais été hétéro, tu aurais abandonné ton histoire de " pas-de-mec-en-ce-moment " ? »

Bien Os vas-y, tâte le terrain.

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Pauvres filles, elles se faisaient très certainement des illusions, jamais il ne sortirait avec l'une d'entre elles. Leur attitude avait amusé Boheme une nouvelle fois. Elle laissa échapper un petit rire cristallin rien qu'à la pensée de ce groupe de jeunes filles qui avaient l'air d'être sorties de l'adolescence il y a à peine quelques temps. « Je vois ça. Tout comme je vois que ça a l'air de ne faire aucun effet sur toi. Pas étonnant cela étant dit. » Elle rit de nouveau jusqu'à ce qu'elle fut coupé dans son élan par la remarque d'Oswald. Bon d'accord, c'était bien ce qu'elle avait dit. Et alors ? La phrase était sortie d'elle-même, c'était une habitude chez la jeune Dashwood qui, parfois, ne se rendait pas compte des propos qu'elle tenait. Une fois de plus, il avait raison, cependant tous ceux qui la connaissent savent que Boheme a toujours le dernier mot, ou du moins elle fait son possible pour l'avoir. « En effet, c'est bien ce que j'ai dit, bien que parfois je puisse le regretter. Mais toi, tu es différent des autres. En bien, ne t'en fais pas. » C'est vrai, elle avait eu de nombreuses occasions, de nombreux hommes étaient venus à elle, mais elle les avait envoyé sur les roses. Elle tenait sa promesse, mais si tous les hommes agissaient avec elle comme le faisait Oswald, elle ne serait plus célibataire et aurait déjà rompu son voeu d'abstinence provisoire. Elle grimaça - grimace qui bien évidemment était adressée à son acolyte - avant de reprendre la parole. « C'est bien ce que j'ai dit. Enfin je crois que c'est ça. Tu crois que j'aurais dû me taire ? Oui, je crois que j'aurais dû. Non, mais le truc c'est que tu n'es pas hétéro, alors à quoi bon s'éterniser là-dessus ? Et puis qu'est-ce que ça peut te faire ? Tu n'aimes pas les femmes, toi! Enfin si, mais pas de cette façon. De toute manière, tu es gay, mais ça tu le sais déjà, alors je pense que je vais me taire, tu ne penses pas ? » Evidemment que s'il était hétéro', elle briserait ce 'pacte' ridicule et inutile à souhait. Pourquoi l'avoir fait alors ? Tout simplement parce que Boheme n'a jamais eu de chance en amour. Ni au jeu d'ailleurs, si vous voulez savoir. L'un de ses petits amis s'est rendu compte bien trop tard qu'il était amoureux d'un autre. Oui oui, UN autre, vous voyez le portrait. L'autre l'avait trompé et ainsi de suite, alors croyez-moi si quelqu'un avait vécu la même chose que Dashwood, et bien cette personne comprendrait parfaitement la raison pour laquelle elle ne veut pas avoir affaire à des hommes pour le moment. « Oh et puis même si j'avais abandonné ça, qui te dis que tu serais le premier que je serais allée voir ? » Il haussa les sourcils, elle baissa la tête. « Ouais. D'accord. Je l'ai dit. » Imbécile.

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Il est vrai qu'au fond de lui, se faire matter, cela ne le dérangeait pas du tout. Il sait ce qu'il est, et je peux vous dire que c'est hétérosexuel et à fond. Il ne pourrait jamais se passer de femme. Et ces derniers temps, il ne pourrait jamais se passer de cette femme, assis à ce moment même à côté d'elle. Il ne pouvait s'empêcher de la dévorer des yeux, admirer son beau visages, ses lèvres qui paraissaient si douces mais qu'il ne pouvait se permettre de toucher. Une vraie torture.

« Je vois ça. Tout comme je vois que ça a l'air de ne faire aucun effet sur toi. Pas étonnant cela étant dit. »

Elle regarda ailleurs, il haussa les épaules avec un léger sourire ironique au coin des lèvres.

Puis, elle se mit à lui dire qu'il était différent, et en bien. Oui, il savait l'écouter, l'aider à résoudre ses problèmes, lorsqu'elle l'appelle en pleine nuit pour avoir des conseils, il est là, quand elle veut qu'ils se voient, il est là. Il est toujours là pour elle, et inversement. Mais si elle savait qu'il était un mec hétéro, car ce genre de mec, ça ne court pas tous les coins de rue.

« Tu peux continuer autant que tu veux, tu me fais rire. »

Il la fixait depuis maintenant quelques minutes, mais décida de poser son regard ailleurs, histoire de ne pas éveiller les soupçons.

«

De toute manière, tu es gay, mais ça tu le sais déjà.

»

Il ne pû s'empêcher de lacher un léger rire. Elle le faisait vraiment rire. Puis, il se redressa sur son banc et se tourna vers Boheme. Un sourire narquois au bout des lèvres, il la fixait.

« D'ailleurs, juste comme ça, qui t'as dis que j'étais gay ? »

Voilà qui pourrait la faire douter un peu. Oui, en quelques secondes, il se décida à lui lancer des petites remarques, rien de bien important, mais de quoi lui mettre quelques doutes sur ses positions. De quoi lui mettre la puce à l'oreille sur le fait que non, il n'aime pas les garçons. Mais plutôt les filles, les filles comme elle. Exactement comme elle. Puis, elle se mit à lui dire qu'il n'aurait peut-être pas été le premier vers qui elle aurait été. Il haussa un sourcil et rit légèrement lorsqu'elle réalisa qu'elle venait de lâcher le morceau. Elle parlait beaucoup, peut-être un peu trop des fois. Mais ça ne l'a jamais dérangé, au contraire. Il répondit.

«Oui, tu l'as dis. Et en plus de ça, tu serais venu me voir parce que malgré le fait que je sois...gay, je t'attire quand même et je dégage un énooorme sex-appeal. »

Dit-il en se rapprochant d'elle, puis dit plus bas.

« J'ai faux ? »

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Etonnamment, il était la seule personne - en dehors de Lynn et Yahel - avec qui elle pouvait se montrer sous son vrai jour. Elle savait qu'il ne le jugerait pas et elle appréciait. Il lui disait aussi ce qu'elle pensait, il ne lui mentait jamais, alors elle se sentait en sécurité et à l'abri des mensonges. Elle était confiante. Elle grimaça de nouveau lorsqu'il lui dit qu'elle le faisait rire et sourit à son tour. C'est vrai, il avait raison, la façon dont elle s'exprimait, en enchaînant les phrases sans pouvoir s'arrêter faisait rire beaucoup de personnes dont Oswald. Elle se retourna vivement vers lui quand il lui demanda qui lui avait soufflé à l'oreille qu'il était gay. C'est vrai ça, qui ? Elle l'avait deviné, enfin c'est ce qu'elle avait pensé au fil du temps. En l'observant de loin et un peu plus quand ils commencèrent à sympathiser. Un hétérosexuel ne pouvait pas ressembler à un type aussi adorable et sincère que le jeune homme qui se tenait à ses côtés à cet instant même. « J'ai mes sources. Premièrement, tu mets une crème de nuit, de jour, enfin tout ça pour dire que tu es le premier homme que je vois se pouponner autant. Et deuxièmement, tu lis des magazines féminins. Tu es là encore le premier homme que je connaisse qui lise ce genre de truc. Même moi je ne lis pas. Ca ne veut pourtant pas dire que je ne suis pas une femme. Je m'embrouille une nouvelle fois. D'ailleurs, tu n'as jamais nier ne pas l'être, j'me trompe ? » Evidemment, s'il n'avait pas été gay, il le lui aurait dit. Elle se serait senti mal et gêné sur le coup, mais tout serait passé bien vite. Or, ce n'était pas le cas. Sa dernière réplique la fit rire au plus haut point. Oui, il avait raison une nouvelle fois, elle lui avait déjà fait remarqué qu'il l'attirait. Etait-ce mal pour autant ? Elle savait qu'elle n'avait aucune chance avec lui, alors elle le lui avait dit. Elle sentit son visage s'approcher du sien et elle ne sût pourquoi mais ses joues commencèrent à s'empourprer. Certainement à cause de cette minime distance qui séparait leurs deux visages. Sentant la chaleur lui montait au visage, elle claqua des doigts et se mit à sourire. « Et hop! Tu viens d'avouer une nouvelle fois ton homosexualité. T'es sexy et alors ? » Oui, on a déjà dit que Boheme était très expressive et surtout très franche et extravertie. « Tu m'as l'air bien sûr de toi. »

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Il est vrai que lorsqu'il a commencé à lui faire croire qu'il était gay, au début, c'était drôle. Enfin, il ne lui faisait pas croire, il ne répondait juste pas aux réflexions de Boheme. Jamais il ne lui avait dit directement " oui, je suis gay ". Et il faut dire qu'à chaque fois qu'il essayait de lui expliquer que non, soit elle lui coupait la parole soit carrément, elle finissait sa phrase. Pratique pour avouer quelque chose hein? Mais bon, il ne pouvait rien dire il l'adorait trop comme ça. Oswald écouta son amie lui expliquer comment elle avait devinée qu'il était homosexuel.

« Premièrement, tu mets une crème de nuit, de jour, enfin tout ça pour dire que tu es le premier homme que je vois se pouponner autant. Et deuxièmement, tu lis des magazines féminins. Tu es là encore le premier homme que je connaisse qui lise ce genre de truc ? »

Ces deux remarques firent rire le jeune homme. Il est vrai que sur ces deux points, il n'avait rien à dire. Mais que voulez vous, il a toujours été comme ça, prendre soin de lui, de sa peau, de ses cheveux, c'est super important.

« Et alors ? Tu préfèrerais que je prenne pas soin de moi ? Tu devrais les lire en tout cas, j'en apprends beaucoup sur les femmes. »

Et quant aux magazines féminins... Jusqu'à l'âge de vingt ans, il a vécu seul avec sa mère. Les uniques magazines qui traînaient étaient donc des magazines féminins. Que voulez-vous, il ne le nie pas, il adore ça. Et il adore savoir grâce aux tests, que le maillot de bain qui lui irait parfaitement serait un bikini blanc qui ferait resortir son léger hâle doré. C'est sympa à savoir pour un mec hein ?

« D'ailleurs, tu n'as jamais nier ne pas l'être, j'me trompe ? »

Il haussa un sourcil et rétorqua.

« Je ne l'ai jamais affirmé non plus. »

Il sourit légèrement en ne la quittant pas des yeux. La regarder, il ne pouvait pas s'en lasser. Son visage était à présent à quelques centimètres d'elle, pas assez proche pour sentir son souffle mais assez pour voir ses joues prendre des couleurs. Il se mit à rire lorsqu'elle lui claqua les doigts au nez en lui disant qu'il venait encore une fois d'avouer son homosexualité. Il leva les yeux au ciel et reposa son regard sur elle. Elle confirma ensuite qu'il était sexy, ce qui le fit rougir un peu aussi. Mince, il venait peut-être de se trahir lui-même. Mais il se reprit vite.

« En effet, je suis sûr de moi, parce que je sais ce que je suis, qui je suis. Et tu m'aimes comme ça pas vrai ? Et...si je venais à... changer...on resterait pareil que l'on est là hein ? »

Elle commencerait sûrement à comprendre après cette phrase, quelque peu hésitante qu'il n'avait pas réussit à retenir. Il ne pouvait pas s'empêcher de penser à la réaction de Boheme lorsqu'elle découvrirait la vérité...

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Non pas que de mettre de la crème et prendre soin de soi soit une chose réservée aux individus du sexe féminin, mais un peu quand même. Enfin personne ne cherchait plus à comprendre la jeune Dashwood. Elle avait sa façon de voir les choses qui faisait d'elle une personne différente. Bref, il avait raison, un homme qui prenait soin de lui c'était déjà ça de bien. En apprendre sur les femmes ? Il n'avait pas besoin de ces magazines pour cela, il pouvait très bien en parler avec Boheme qui - évidemment - ne se gênerait pas pour dire qu'elles sont naïves, qu'elles accordent leur confiance à n'importe qui, qu'elles ne savent pas ce qu'elles veulent. Vous voyez le tableau ? Pas vraiment intéressant à savoir. Et puis quoi encore ? Elle ne voyait aucunement l'utilité de feuilleter ces 'bouquins' et faire des tests tout aussi idiots les uns que les autres. Comme un si test allait pouvoir calculer son degré de séduction ou n'importe qu'elle autre bêtise équivalente. « Ce n'est pas ce que j'ai dit. Je me méfie, tu dois savoir tellement de choses sur nous, les femmes, à présent. » Elle sourit quant à son affirmation suivante. Certes, il n'avait jamais affirmé l'être, mais s'il ne l'avait pas nié non plus, c'est qu'il l'était. C'était la logique de Boheme. Ou alors s'il n'était pas gay - premièrement elle lui en voudrait de lui avoir caché la vérité - mais en plus de cela, il n'agirait pas comme tel. Ou du moins, il serait sur la défensive et s'écrierait qu'il n'est pas homosexuel, au contraire. Il ne l'a pas fait, alors il est gay. Pas d'autres solutions possibles. Ou encore, il est comme ces autres types qui se servent d'elle, ceux qu'elle a décidé d'abandonner, ceux qui l'ont aussi abandonné. « Effectivement. Seulement si tu ne l'avais pas été, je pense que tu me l'aurais dit, j'me trompe ? » C'était la première fois qu'elle le voyait rougir en sa compagnie. Il devait avoir l'habitude de recevoir des compliments de la part de nombreuses personnes, alors pourquoi se sentait-il gêné par la remarque de la jeune Dashwood ? Puis, il lui parla de changement et lui demanda si leur relation resterait intacte si un changement - lequel ? aucune idée - s'opérait en lui. « Bien sûr que je t'aime comme tu es. Mais pourquoi cette question ? Tu le sais déjà ça. Comment ça ? Tu me demandes si notre relation resterait la même si tu tenais à devenir transexuel, à te travestir par exemple ? Je pense que oui. Plus sérieusement, ça dépend. C'est vraiment grave ? » dit-elle amusée, un sourire radieux se dessinant sur ses lèvres. Décidément, ça n'était pas le jour pour elle d'entretenir une conversation sérieuse avec son interlocuteur. Elle laissa échapper un bref soupir, réfléchissant plus méticuleusement au sens de sa question. Avait-il quelque chose à lui dire ? Lui cachait-il quelque chose d'important ? Elle allait bien pouvoir l'apprendre à un moment ou un autre.