quand on est si perdu dans ce monde • marlee

Minuit et demie, je décide enfin de me coucher. Du moins, c’est ce que je pensais que j’allais faire, puisque voyant que Parker me suivait dans la chambre, j’ai compris que je ne dormirais pas avant longtemps ! Deux heures et quarante-cinq, je réussis finalement à m’endormir et commencer à rêver. Je travaillais vers neuf heures ce matin là, mais toute personne à besoin de dormir de toute façon ! Je comptais sur mon charmant mari pour me réveiller puisque j’étais reconnu pour avoir un sommeil profond lorsque je dormais. Mais si je bougeais et que la mon cerveau commençait à fonctionner, le moindre bruit pouvait me réveiller. Bizarre, mais bon, je n’y prête plus attention, surtout d’où je viens, je me compte chanceuse d’avoir simplement ce problème la ! Neuf moins 5, le cadran sonne. Je me réveille, essaie de l’atteindre de ma main, voulant me rendormir, mais à peine un œil ouvert, je me rendis compte que je commençais à travailler dans cinq minutes. Comme ce n’était pas la première fois que j’arrivais en retard, les patrons m’accrocheraient certainement et comme à chaque fois je mettrais ça sur la faute de mon colocataire imaginaire puisque personne ne sait que je sors ou bien plutôt que je suis mariée à Parker.

Je pousse les couvertures à mes pieds, je sors rapidement du lit, prends mon uniforme, l’enfile et me fait rapidement une queue de cheval dans les cheveux. Je ne sais pas du tout à quoi j’ai l’air, mais aujourd’hui je serais l’attraction principale du parc. Je n’avais pas pris le temps de me démaquiller la veille, heureusement pour moi, je n’avais mis que du crayon noir et du mascara, et il ne pouvait pas être si pire que cela. Je pris une orange dans le réfrigérateur, de la monnaie qui traînait, me disant qu’à ma pause je pourrais aller m’acheter un truc à manger, puis je sortis en courant de l’appartement, ne prenant même pas la peine de verrouiller. Après tout, ce qu’il y avait de valeur dans ce trou là, était justement l’appartement lui-même et puis mes voisins passaient leur journées là alors ils feraient les guets pour nous. Je n’aimais pas le jogging, plutôt je n’étais pas bonne, mais ce matin j’étais la meilleure, j’aurais pu battre les coureurs professionnels tellement j’ai couru vite. Neuf heures et sept minutes, j’arrivais enfin au parc, je vis le visage d’un de mes patrons, je m’excusa encore une fois puis il me dit de ne plus recommencer sinon il devrait prendre les grands moyens, puis de me rendre rapidement à mon stand, ce que je fis en moins de 3 minutes.

Les mains sur les hanches, essayant de reprendre mon souffle, je le vis lui et son sourire moqueur. À peine arriver à mon stand, je pris une des bouteilles en plastiques que je pouvais trouver pour lui lancer. Il devait trouver à ce moment que c’était une erreur de m’apprendre à bien lancer, puisque j’ai réussi à atteindre ma cible qui était nul autre que lui.

M – T’aurais pu me réveiller au lieu de te faufiler comme ça et de me laisser arriver en retard … Encore une fois !

De toute façon, les clients semblaient aimer quand lui et moi on se disputait, ils croyaient que cela faisait partie de notre emploi. Qu’on était payé pour se disputer, j’aimerais bien quand même ! Nous pourrions devenir riches quand même! Je suis la meilleure pour lui reprocher d’être qui il est et lui pour me reprocher quelque chose quoi !

J’étais loin d’être la meilleure dans ce que je faisais au parc. Je crois bien que j’étais une des pires, mais tant que je leur faisais gagner de l’argent, il se foutait bien de ma grande facilité à me disputer avec mon voisin de stand qui se trouvait chaque jour en face de moi. Pour la plupart des employés nous n’étions que deux jeunes adultes qui se détestent plus que tout, mais il faut se rappeler qu’entre la haine et l’amour il n’y a qu’une ligne très mince. Bizarrement, lorsqu’on s’était rencontré lui et moi on ne s’était jamais détesté. Il était ce que je recherchais chez un homme et j’espère que j’étais ce qu’il recherchait parce que si un jour je l’entends dire le contraire, il va souvent se retrouver à dormir sur le canapé, vous pouvez me croire. On s’était marié sur un coup de tête, il croyait que c’était la prochaine étape que j’imaginais pour nous, moi je croyais que si je ne l’épousais pas j’allais le perdre, alors vous voyez à quel point on se parle souvent de choses sérieuses lui et moi? Depuis cela a beaucoup changé, justement pour éviter ce genre de problème. Quelques personnes savent pour notre contrat et le trouve très bizarre et dérangés, moi je trouve que c’est la meilleure solution. Ainsi, je n’ai pas besoin de devoir coucher seulement avec lui et ce jusqu’à la fin de mes jours. Je peux me taper qui je veux et revenir le soir vers lui pour l’entendre me dire qu’il m’aime moi et non les autres ! Puisque peu importe avec qui nous couchons, nous revenons toujours vers l’autre et c’est sécurisant pour moi qui est une femme très instable émotionnellement …

Je savais très bien visé, et c’était pour cette raison que je l’avais atteint de ma bouteille de plastique, quelques instants avant qu’il ne me dise que s’il m’avait réveillé j’aurais chialé puisqu’il m’avait réveillé et que dans tous les scénarios possible je me serais mise à chialer. Est-ce ainsi qu’il me voit ? Une machine à chialer ? Pas très sexy avouons-le. Je sais que je critique souvent sa façon d’agir, mais il critique la mienne alors j’ai le droit ? Et puis nous ne sommes plus dans les années 60 où les femmes doivent respect à son mari.

M – Ouais, merci chéri ! Habituellement un réveil on le met pas 5 minutes avant de devoir commencer à travailler par contre ! Et puis t’avais qu’à pas venir me rejoindre dans la chambre, tu sais comment je suis dans ces cas là, donc oui c’est de ta faute !

Je lui avais répondu, sourire aux lèvres, le genre de sourire qui indique, pas forcément une dispute, mais beaucoup plus que cela. Le jeu, j’avais toujours été une grande joueuse et j’aimais la compétition. Je ne tolérais que très rarement la défaite, et ça, il le savait très bien. De toute façon, il m’avait bien chercher et il se moquait de moi et cela n’aiderait pas son cas ce matin !